FN: retrouve ses alliés en Allemagne

GABRIEL MIHAI

Les dirigeants de partis du Front national (FN) et populistes européens se sont rassemblés avant plusieurs scrutins cruciaux.

La cheffe du Front national (FN) Marine Le Pen a retrouvé samedi à Coblence, ouest de l’Allemagne des dirigeants de plusieurs partis d’extrême droite européens. Parmi ceux-ci: la figurante montante du populisme outre-Rhin Frauke Petry ou le Néerlandais Geert Wilders.

A l’appel de plusieurs partis de gauche et de syndicats, des centaines de manifestants étaient aussi attendus pour protester. Le vice-chancelier allemand et président des sociaux-démocrates (SPD), Sigmar Gabriel, a annoncé sa présence, ainsi que le ministre luxembourgeois des affaires étrangères Jean Asselborn. Les forces de l’ordre ont prévu un dispositif de plus d’un millier de policiers pour éviter tout débordement.

Pour son premier déplacement officiel en Allemagne, Marine Le Pen a partagé la scène du congrès avec Frauke Petry, coprésidente du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). «Je vais en Allemagne rencontrer son avenir, l’AfD, pas son passé, la CDU» (le parti de la chancelière Angela Merkel), a tweeté la responsable d’extrême droite.

C’est une autre figure de l’AfD et époux de Mme Petry, Marcus Pretzell qui a ouvert le congrès, remerciant Mme Le Pen d’être venue. «C’est un honneur extraordinaire», a-t-il déclaré. Il a promis «une nouvelle Europe», dénoncé «l’islam politique» et loué Donald Trump après son investiture à la Maison Blanche et dont le succès est devenu un modèle pour la droite radicale européenne.

«L’année 2016 a été celle où le monde anglo-saxon s’est réveillé. 2017 sera, j’en suis sûre, l’année du réveil des peuples de l’Europe continentale», a déclaré Marine Le Pen à Coblence. «Maintenant il faut passer à l’étape où nous ne nous contentons plus d’être une minorité au Parlement européen, mais où nous serons majoritaires dans les urnes à chaque élection», a proclamé Mme Le Pen, très applaudie par les quelques centaines de personnes présentes.

La réunion de Coblence est également l’occasion de sceller le rapprochement entre l’AfD et le FN, ce qui suscite des remous au sein du parti allemand, plutôt libéral sur le plan économique et dont des cadres trouvent le FN trop «socialiste» dans ce domaine.

Marine Le Pen et Frauke Petry ont eu un premier échange dès vendredi soir à l’occasion d’un dîner auquel participait également le député néerlandais anti-islam Geert Wilders, qui a twitté une photo du trio et s’est dit «fier d’être avec les dirigeants de la nouvelle Europe».

Cette réunion, présentée par ses organisateurs comme un «contre-sommet» européen, illustre, après les victoire de Donald Trump et du Brexit, les ambitions de ces courants politiques avant des élections législatives aux Pays-Bas mi-mars, présidentielle en France en avril-mai, et législatives en Allemagne fin septembre.

«Le but, c’est de poser les contours de l’Europe de demain, qui va remplacer ce système monstrueux qu’est devenu l’Union européenne», a indiqué Marine Le Pen vendredi à la radio française Radio Classique.

En ouverture, elle a prévu de dénoncer «l’incroyable folie» de la chancelière allemande sur les migrants, selon Ludovic de Danne, conseiller de la cheffe du FN.

Le congrès est organisé par le groupe Europe des nations et des libertés du Parlement européen, fondé en 2015 par des formations issues de neuf pays membres. Marine Le Pen en est la coprésidente. «Chacun de nous est terriblement attaché à sa souveraineté», a encore souligné Mme Le Pen. «Je crois que ce qui nous rassemble, c’est le rejet de la ligne de conduite de l’Union européenne qui est le laisser-faire, le laisser-aller, le laisser-passer», selon elle.

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