Les obsèques coïncident avec le début des congés des grandes fêtes juives qui font redouter aux autorités israéliennes un accès de violences palestiniennes.
Quatre-vingt-dix délégations de 70 pays d’Europe, d’Amérique, d’Asie ou d’Afrique ont été annoncées, selon le bureau de Shimon Peres. Des dirigeants du monde ont assisté aux obsèques du dernier père fondater d’Israël.
Israël n’a pas connu de tel évènement au moins depuis les funérailles en 1995 d’Yitzhak Rabin, qui avait été récompensé en même temps que Shimon Peres et le leader palestinien Yasser Arafat du Nobel de la paix en 1994.
Le président américain Barack Obama, ses homologues français et allemand, le président de roumain Klaus Iohannis, le prince Charles, le roi d’Espagne ainsi que le président palestinien Mahmoud Abbas, rare représentant de haut niveau du monde arabe…: les funérailles de celui qui a été amplement salué comme un visionnaire infatigablement dévoué à la paix s’annoncent comme une congrégation exceptionnelle de chefs d’Etat et de gouvernement, de ministres, de diplomates et d’officiels de tous les acabits.
Bill Clinton, arrivé jeudi, n’a pas attendu les funérailles pour aller saluer celui qu’il appelait un «ami véritable». Son cercueil ceint du drapeau bleu et blanc frappé de l’étoile de David avait été exposé sur le parvis du Parlement toute la journée pour que les Israéliens fassent leurs adieux à celui que tout le monde ici appelait Shimon et dont l’image était intimement associée à l’ascension d’Israël, de la naissance au statut de puissance régionale.
Bill Clinton avait présidé en 1993 à la signature du premier accord d’Oslo et à la fameuse poignée de mains entre les ennemis israéliens et palestinien d’autrefois. «Shalom Haver» («Au revoir, mon ami»): ses mots d’adieux prononcés à l’annonce de l’assassinat de Rabin en 1995 puis répétés à ses obsèques sont restés dans la mémoire collective israélienne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas se sont longuement serré la main vendredi avant les funérailles de l’ancien président israélien Shimon Peres à Jérusalem. Sous une tente installée pour accueillir les dirigeants étrangers venus pour assister à l’enterrement.
«Je suis ravi de vous voir, cela faisait longtemps», a assuré M. Abbas en anglais au chef de gouvernement israélien, avant de saluer son épouse Sara Netanyahu, selon une vidéo diffusée par le porte-parole du Premier ministre.
Les funérailles du prix Nobel de la paix Shimon Peres ont débuté un peu plus tôt dans la matinée à Jérusalem en présence de dizaines de dirigeants du monde entier.
Les obsèques ont commencé avec l’acheminement, au son de prières funéraires juives, du cercueil ceint du drapeau bleu et blanc frappé de l’étoile de David jusqu’à une tribune, non loin des lieux où M. Peres sera inhumé en fin de matinée au cimetière national du mont Herzl.
Le président américain Barack Obama a classé le prix Nobel de la paix Shimon Peres parmi «les géants du 20e siècle» comme le leader sud-africain Nelson Mandela, lors des obsèques de l’ancien président israélien à Jérusalem. de rencontrer. Des hommes comme Nelson Mandela, des femmes comme sa majesté la reine Elizabeth», a-t-il dit.
Aux yeux des Israéliens, Shimon Peres était aussi le dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l’Etat d’Israël. Il était devenu dans son pays une personnalité largement consensuelle, considérée comme un sage de la nation.
Malgré Oslo et la conversion à la paix de cet ancien faucon, les Palestiniens ont une image bien plus sombre de lui, en instigateur de la colonisation juive et en homme de guerre et de l’occupation.
Au milieu du concert de louanges internationales, les gouvernants des pays arabes, où les opinions restent majoritairement solidaires des Palestiniens, sont restés mutiques.
L’Egypte, un des deux seuls pays arabes à avoir fait la paix avec Israël, a confirmé la présence de son ministre des Affaires étrangères Sameh Choukry. Il sera avec le président palestinien le plus haut représentant arabe. Quant à Mahmoud Abbas, sa présence publique à Jérusalem pour la première fois depuis des années l’expose encore davantage aux critiques des Palestiniens.
Avec l’acheminement, puis la concentration de ce gratin en un même lieu – le cimetière national du mont Herzl -, la police israélienne, pourtant rompue aux menaces sécuritaires, est sur les dents.
Le cercueil de l’ancien président israélien et prix Nobel de la paix Shimon Peres a été mis en terre vendredi au cimetière national du mont Herzl à Jérusalem.
More Stories
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après
Manifestation Anti-Fourrure du Collectif SIPE
Emmanuel Macron en visite au salon de l’Automobile – Paris 2024