Le nucléaire est partout. Trente-et-un pays sont concernés pour un total de 454 réacteurs en fonctionnement. La France se trouve être en seconde position avec l’existence de 19 centrales pour 58 réacteurs actifs. Des chiffres qui donnent le vertige quand on sait que le nucléaire est dangereux, qu’il coûte cher et qu’économiquement, il n’est pas rentable. Doit-on dire merci à ce qui s’est passé à Fukushima pour que la prise de conscience en soit devenue collective ? Malheureusement oui, mais la question reste entière : faut-il continuer le nucléaire ?
C’est cette interrogation, que le réalisateur Futoshi Sato a mis en avant dans son film « Fukushima, le couvercle du soleil ». Tel un devoir de mémoire, il retrace avec précision une vérité ; celle du drame qui va toucher de plein fouet le Japon, un certain 11 mars 2011. Une date marquée au fer rouge par l’une des pires crises traversées par le pays ; une date aux troublantes circonstances qui doit à jamais restée gravée.
D’abord touché par un tremblement de terre, puis un grand séisme, le pays subit un tsunami. La vague noire fait des ravages. Elle terrasse tout sur son passage. Les dégâts sont énormes. On aurait pensé que le pire était arrivé. Ce qui va suivre le sera encore plus. La centrale nucléaire de l’archipel de Fukushima est victime d’une coupure de courant. Tout le système de refroidissement est à l’arrêt. S’il n’est pas au plus vite ventilé, le risque d’explosion est à craindre. Et c’est ce qui se passe. Les radiations se propagent. La diffusion de ces gaz toxiques va avoir des conséquences sans précédant sur la santé et l’environnement.
Du côté des autorités en place, nombre de questions restent en suspens. Alors que l’équipe du premier ministre tente de faire face et organise une cellule de crise, que s’est-il vraiment passé ? Quelles ont été les mesures prises ? Pourquoi personne ne s’est rendu sur place pour rendre compte de la situation ? Et la compagnie électrique en charge de la centrale, quelles en sont ses responsabilités ? Le gouvernement a-t-il délibérément caché la vérité pour éviter un vent de panique ? Les personnes en place étaient-elles réellement compétentes ? Toute la lumière a-t-elle été r faite sur ce drame ?
« Fukushima, le couvercle du soleil », un film haletant de Futoshi Sato sur la chronologie de la triple catastrophe de Fukushima. Tourné tel un polar, il pose la réflexion sur le rôle qu’a vraiment eu le gouvernement, la mauvaise gestion de la situation et les contradictions qui ont en découlé face au manque d’information obtenue. Alors que le Japon reste un pays en sursis quant aux risques toujours existants de contamination, faut-il signer l’arrêt des centrales nucléaires ? La France ne frôle-t-elle pas de vivre la même situation ?
Une fiction, qui par sa fidélité aux faits réels en est devenue un port- drapeau contre l’énergie nucléaire, qui en repose bien la problématique, plus que jamais d’actualité, interprétée avec justesse par Yukiya Kitamura, Kunihiko Mitamura, Yoshihiko Hakamada, Tomohiro Kaku, Shima Ohnishi, Yû Kamio, Sota Aoyama et Daikichi Sugawara, distribué par Destiny Films – Sortie en salles le 6 mars 2019.
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