Le 24 avril est la date de la Journée internationale de mobilisation pour la libération de Mumia, condamné à mort en 1982.
Qui est Mumia?
Mumia Abu-Jamal, de son vrai nom Wesley Cook, est né le 24 avril 1954 à Philadelphie en Pennsylvanie. Il y grandit avec son frère William. Ils fréquentent les écoles publiques locales. En 1968, Wesley reçoit le nom africain de « Mumia » (Prince) alors qu’il est en secondaire. A cette époque, il avait un professeur d’origine kenyanne qui enseignait les cultures africaines. Mumia était le nom d’un nationaliste africain anti-colonial kenyan qui s’est battu contre les Britanniques avant l’indépendance du Kenya .
Son parcours « Black Panthers »
En 1968, encore adolescent, il tente de perturber un rassemblement pour le candidat George Wallace, il est battu par des racistes blancs et le BPP l’exclut. Il participe à la formation de la branche du BPP à Philadelphie et devient « lieutenant de l’information », responsable de la rédaction de l’information et des communications de nouvelles. Les 2 années suivantes, après avoir quitté le collège, il vit à New-York et Oakland. Durant cette période, le FBI commence à le surveiller. Il reprend ses études et retourne à Philadelphie.
Carrière de journaliste
De 1975 à 1981, il travaille en tant que journaliste à la radio. Il a commencé à l’Université Temple de WRTI puis pour des entreprises commerciales. Il commence en 1975 à la station de radio QUOI puis anime une émission hebdomadaire sur WCAU-FM en 1978.
Très apprécié, il est lauréat de plusieurs prix. On le surnomme « La voix des sans-voix » pour sa critique de la police et des dirigeants politiques locaux.
De 1979 à 1981, il travaille chez WHYY, filiale de la National Public Radio (NPR) . La direction lui demande de démissionner, lui reprochant sa non-objectivité dans sa présentation de l’actualité.
En 1981, il couvre le procès de membres de « MOVE » (Mouvement chrétien pour la vie), reconnus coupables du meurtre du policier James Ramp. Le fondateur John Africa est acquitté pour charges fabriquées contre lui. . Il interviewe Julius Erving , Bob Marley et Alex Haley et devient président de l’Association des journalistes noirs de Philadelphie.
A partir de 1981, il travaille en tant que taxi de nuit à Philadelphie pour compléter ses revenus de journaliste à temps partiel pour WDAS. Il rejoint ensuite une station de radio orientée afro-américaine, appartenant à une minorité.
Décès de l’officier Faulkner
Le 9 décembre 1981, Mumia dépose un client dans le quartier sud de la ville. Une altercation éclate, l’officier Faulkner meurt d’une balle dans le dos et la tête. Grièvement blessé à l’abdomen, la police l’arrête et l’emmène à l’hôpital pour le soigner.
Lors de son procès, il nie toute implication et dénonce une enquête inéquitable sans expertises balistiques, ni relevés d’empreintes, tests non effectués… Du fait de témoins menacés, subornés ou écartés, de rapports de polices contradictoires, le juge Sabo (recordman des condamnations à mort) le condamne. Ed Rendell requiert la peine de mort le 3 juillet 1982.
Reports d’exécution
Des interventions d’associations des Doits de l’Homme et de fortes mobilisations empêchent par 2 fois (en 1995 et 1999) l’exécution.
William Cook, frère de Mumia, dépose en 1999 sous serment. Il était avec Kenneth Freeman (mort en 1995) la nuit de l’agression de Faulkner et il a participé au complot pour le tuer. Il ajoutait que Mumia n’avait pas tiré sur Faulkner. De plus, Arnold Beverly a affirmé que lui et un assaillant anonyme, et non Mumia Abu-Jamal, avaient abattu Daniel Faulkner dans le cadre d’un meurtre à contrat. Faulkner interférait avec la corruption et le paiement de la police corrompue. Malgré ces dépositions, l’appel est rejeté.
En décembre 2001, ses avocats obtiennent la suspension de sa peine de mort . Mumia reste dans le « couloir de la mort ». Malgré les requêtes déposées, la Cour le considère toujours considéré coupable et risque encore la peine de mort.
Après de nombreux appels (2003, 2008, 2009, 2010), le parquet accepte en 2011, une peine d’ emprisonnement à perpétuité sans libération conditionnelle . L’an met fin née suivante, la justice de Pennsylvanie met fin à toute nouvelle procédure et interdit une nouvelle possibilité de libération possible.
Mumia et la maladie
En 2016, suite à une hépatite, Mumia tombe dans un coma diabétique et frôle la mort. L’administration pénitentiaire refuse de le soigner. Il faudra l’intervention de la justice et la pression internationale pour qu’il reçoive des soins. L’année suivante, sa défense demande la révision du procès de 1982 suite à une nouvelle jurisprudence qui interdit un magistrat d’intervenir dans une même affaire. En 2018, il obtient le droit de faire appel de sa condamnation. Après 38 ans de procédure, il demande en 2019, la révision de son procès et sa libération.
Cette année, son état de santé a empiré à cause de la Covid-19 et les appels à sa libération se multiplient dans le monde entier.
Rassemblements pour la libération de Mumia
Aux Etats-Unis et un peu partout ailleurs, on assiste à l’éclosion de collectifs de soutien, comme en France en 1995. Ce dernier rassemble plus d’une centaine d’organisations et collectivités publiques. dans les grandes villes françaises, un rassemblement a lieu chaque premier mercredi du mois. A Paris, il se tient place de la Concorde à Paris, à proximité de l’ambassade américaine, depuis 25 ans. Le 7 avril dernier, le préfet de police a annulé la réunion au dernier moment pour cause sanitaire.
Le 24 avril, jour de l’anniversaire de Mumia, est devenu la journée internationale de mobilisation pour la libération de Mumia. Cette année, une délégation a déposé une motion à l’ambassade des Etats-Unis de Paris. Les signataires ont interpellé les autorités de Pennsylvanie. Ils exigent un peu d’humanité envers cet homme gravement malade au point que sa vie même est en danger.
Conséquences des mobilisations
Cette mobilisation mondiale a permis à son épouse Wadiya et à Pam Africa (porte-parole historique des soutiens à Mumia de Philadelphie) de pouvoir enfin entrer en contact avec lui.
De nouveau hospitalisé depuis une semaine, l’opération du coeur programmée le 15 avril a été reportée à ce lundi 19 avril sans autre précision sur son état de la part des autorités pénitentiaires et médicales. Son médecin personnel n’a pas pu parler à son patient et la problématique incontournable de sa libération est de nouveau actualisée. Il pourrait ainsi bénéficier de soins, que ni l’enclos carcéral, ni l’hôpital sous tutelle contrainte de l’administration pénitentiaire, ne peut lui garantir.
Aujourd’hui, le but de cette mobilisation (aux Etats-Unis, à Paris, New-York, Londres ou Mexico et bien sur Philadelphie, etc) a pour but d’obtenir la libération de Mumia.
Appel sur les réseaux sociaux
L’idée est d’envoyer une carte postale à Mumia pour ses 67 ans avec le message suivant: « ENSEMBLE NOUS LIBERERONS MUMIA / TOGETHER WE WILL FREE MUMIA » signer de vos NOM / PRENOM / VILLE ou VILLAGE / FRANCE à l’adresse centralisée des soutiens à Mumia aux Etats-Unis : bringmumiahome@gmail.com
Recommandations
- Ecrire en français ou anglais
- Ne faire aucune référence à la mise en cause de l’administration pénitentiaire et des autorités américaines.
- Glisser la carte dans une enveloppe blanche sans oublier de mentionner nom et adresse au dos
- L’affranchir (1,50 € jusqu’à 20 gr).
- Adresser le courrier à l’adresse suivante:
- Smart Communications PADOC
- Mumia Abu-Jamal AM-8335
SCI Mahanoy
PO Box 33028
St Petersburg, FL 33733 (USA)
Toutefois, il est possible que l’Administration ne transmette pas le courrier à Mumia ou le renvoie.
Cette démarche constitue un moyen de pression sur les autorités américaines et de protection pour lui.
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