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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Le sixième sens humain: la proprioception, fait partie de la somesthésie

Il existe aujourd’hui, parmi les scientifiques, un consensus qui admet quatre nouveaux sens, encore méconnus : la proprioception, l’équilibrioception, la thermoception et la nociception.

La somesthésie: « C’est un système sensoriel à part entière qui coexiste avec les cinq sens et le sens de l’équilibre, lié, au fonctionnement de l’oreille interne », explique Patrick Carroll, directeur de recherche et spécialiste de la somesthésie à l’Institut des neurosciences de Montpellier.

Ainsi, les quatre sens internes à ajouter aux cinq sens externes sont la thermoception, la nociception, la proprioception et l’équilibrioception.

-La thermoception n’est autre que la capacité à ressentir les températures.

-La nociception permet de ressentir la douleur.

-La proprioception (ou kinesthésie) est la capacité à localiser nos propres membres.

-Léquilibrioception est celle permettant de maintenir notre équilibre.

Si ces facultés sont une évidence pour tous, il faut savoir que désormais, celles-ci sont considérées comme des sens à part entière.

La proprioception, appelée parfois la « kinesthésie », fait partie de la somesthésie. C’est le sens qui permet de repérer son propre corps dans l’espace. Grâce aux terminaisons nerveuses, la contraction des muscles s’ajuste et maintient le corps en équilibre au repos et lors du mouvement. Elle est parfois appelée le « sixième sens », il est possible de l’améliorer avec certains exercices physiques.

Elle fait appel aux récepteurs proprioceptifs qui envoient une information précise à chaque instant sur la position des muscles, des articulations et des os. Un ordre de contraction ou de décontraction est envoyé en retour pour maintenir l’équilibre dans la plupart des circonstances.

Les résultats montrent ainsi une activité cérébrale active réagissant aux ondes magnétiques. Plus précisément, les chercheurs auraient observé une diminution des ondes alpha, un phénomène traduisant une réaction cérébrale et qui se serait produit quelques centaines de millisecondes après le changement d’orientation, seul facteur variable durant l’expérience.

Ses résultats seraient la preuve que l’humain est doté de récepteurs sensibles au champ magnétique comme certains animaux. La magnétoréception serait alors un « sens primaire » qui remonterait à loin dans notre histoire évolutive.

C’est certainement le sens supplémentaire identifié le plus tôt. Dès 1906, le physiologue anglais Charles Sherrington propose ce terme, que d’autres scientifiques avaient qualifié de « sens musculaire » ou « sens kinesthétique ». Il désigne notre capacité à identifier l’emplacement de nos propres membres. « La proprioception c’est la capacité que nous avons à détecter la position de certains membres de notre corps, précise François Le Corre. Par exemple quand vous voulez ouvrir une porte, vous allez devoir ouvrir votre main d’une certaine manière, exercer une certaine force, etc… Cette détection d’informations de type proprioceptif n’est que rarement consciente, et c’est peut-être pour cette raison d’ailleurs que nous avons longtemps ignoré ce sens. »

Une zone de notre cerveau bien particulière est dédiée au traitement des informations somesthésiques : le cortex somatosensoriel. « Des expériences ont montré que ce cortex fonctionne comme une carte : chaque zone de celui-ci est innervée par les récepteurs provenant d’une surface particulière du corps. Et chacune est d’autant plus grande que la sensibilité est importante dans la région du corps à laquelle elle est reliée. Par exemple, le bout des doigts, qui contient de très nombreux récepteurs somesthésiques, de même que les lèvres ou les organes génitaux correspondent à une grande surface au niveau du cortex somesthésique », décrit encore Patrick Carroll.

Si ce système sensoriel est si performant, c’est sûrement parce que c’est le premier a être mis en place dans notre organisme : lorsqu’il est encore dans le ventre de sa mère, le fœtus est capable de réagir aux pressions mécaniques dès la huitième semaine, alors qu’il ne détecte les sons qu’à la seizième semaine. Quant aux stimulations lumineuses, il n’y répond qu’après la naissance. Une des raisons évoquées : le caractère vital de la somesthésie. Car si l’on peut survivre sans la vue ou l’odorat, cela serait impossible sans connaître la position de notre corps dans l’espace. Finalement, notre sixième sens mériterait peut-être d’être le premier.

En sport de compétition l’entrainement de l’équilibre proprioceptif a une grande place; c’est une capacité majeure pour ajuster finement les mouvements et la position corporelle globale dans des situations variées statiques ou en déplacement.

C’est aussi un acte en grande partie inconscient essentiel dans la vie quotidienne. C’est enfin un facteur de prévention de la santé pour éviter les chutes dues à des troubles de l’équilibre chez les personnes âgées.

La perception peut être intensifiée avec des exercices effectués «à l’aveugle» (ou partiellement). La déconnexion du sens visuel déclenche une compensation via le système proprioceptif qui s’active plus intensément et qui dirige l’attention sur la perception de son propre corps. Une indication signale les exercices pour lesquels cette variante est possible.

La perception de l’environnement se met en place très précocement chez l’homme et se développe pendant les premières années de la vie. Par conséquent, il est important de prendre en considération cette période de maturation chez l’enfant dans notre réflexion et de comprendre les enjeux qui s’y déploient.

Le jeune enfant aveugle dispose de plusieurs modalités, notamment proprioceptives, tactilo-kinesthésiques et auditives qui suppléent l’absence de vision, mais de manière relative (Fraiberg, 1977). Le toucher reste, en effet, plus limité que la vision, qui permet une appréhension de l’espace proche et lointain. Son champ perceptif, bien plus réduit que le champ visuel, et de nature discontinue (par opposition au flux visuel permanent), ne peut pas tenir la même fonction organisatrice de la tonicité et de la posture. La modalité tactilo-kinesthésique, peu adaptée à la perception des mouvements, est, par ailleurs, plus lente que la vision et le stockage des données en mémoire plus fragile que celui des données visuelles. Rappelons enfin que l’audition et la préhension se coordonnent plus tardivement que la vision et la préhension (Fraiberg, op. cit.). Comment, dès lors, le tout petit privé de vision perçoit-il et construit-il son environnement ? Nous nous inspirons ici notamment des travaux d’Hatwell (1986, 1999, 2003) dont l’approche du développement de l’enfant aveugle est fondée sur une observation clinique tenant compte de l’hétérogénéité des profils de cette population (situations où la cécité survient précocement ou tardivement, celles où elle est totale ou bien partielle).

Grâce, cette fois-ci aux mécanorécepteurs de l’INTÉGRITÉ corporels, dit de Somesthésie.
Ils sont de deux types fonctionnels :
Les globaux internes, ceux de la PROPRIOCEPTION [pour les pressions internes (directes, d’étirements, de plissements) ; pour les frottements et circulation internes ; pour les températures internes et leur écart inflammatoire entre vivants en contact] ;
Et les Relatifs internes, ceux de la KINESTHÉSIE [pour les positionnements relatifs de nos structures ; pour les accélérations tissulaires entre organes, induites ou subis ; pour l’énergie des activités organiques dégagées].

Les personnes aveugles ont un besoin particulier de discours sur les perceptions kinesthésiques et proprioceptives, mais elles sont loin d’être les seules.

La dénomination tient une place prépondérante dans l’élaboration des savoirs et savoir-faire tactiles: elle permet d’identifier des stimuli, de faciliter l’encodage mémoriel (vecteur essentiel lors des phases de rappel et de reconnaissance ultérieure du toucher) et de transmettre ces informations qui auront préalablement été mémorisées. De toute évidence, plus l’attention tactile sera mise à contribution, plus le lexique sera riche et étendu.

L’alcool perturbe le sens de proprioception. C’est la raison pour laquelle la maréchaussée peut vous demander, à l’occasion d’un contrôle routier, de fermer vos yeux puis de toucher votre nez.

La proprioception peut également être altérée par des crises d’épilepsie, la migraine, ou l’âge (croissance, presbyproprie). Certaines formes du syndrome d’Elher-Danlos sont associés avec une perte avancée et définitive de la proprioception.

Attention, l’équilibre tel que nous le définissons au travers du travail de la proprioception est à concevoir en complément des 2 autres paramètres de l’équilibre que sont le système vestibulaire (oreille interne) et la vision.

Quels sont les bienfaits de la proprioception ?
– Contrôler sa posture et ses mouvements.

– Se rééquilibrer plus facilement en cas de glissade.

– Travailler le réflexe myotatique (provoque une réaction musculaire réflexe pour rattraper une personne en déséquilibre).

– Prévenir de la déficience de contrôle du corps en statique comme en mouvement.

– Eviter les blessures.

–Apprendre à placer son corps quand on soulève des charges lourdes.

– Avoir une meilleure connaissance de sa posture.

– Avoir une meilleure connaissance de soi.

– Renforcer l’équilibre intérieur.

– Améliorer les connexions neuromusculaires.

– Améliorer les positions.

La proprioception : rappels
A l’exception des personnes dont la sensibilité est altérée (personnes handicapées, personnes atteintes de troubles neurologiques ou psychiatriques…), il est possible de se représenter mentalement les positions de nos propres articulations sans avoir à les vérifier visuellement. Il est possible mais plus difficile de se représenter avec précision nos propres mouvements articulaires et plus encore les vitesses de ces mouvements… C’est pourtant indispensable dans la plupart des pratiques sportives, d’autant plus qu’elles sont acrobatiques et qu’elles nécessitent une grande précision (gymnastiques, arts martiaux, sports de combats, sports collectifs, tirs…).
Pour réaliser au mieux des techniques gestuelles, les pratiquants experts s’appuient davantage sur des informations et repères internes que les novices. Ces derniers ajustent leurs mouvements en s’appuyant davantage sur des informations prélevées sur l’environnement.

Proprioception et schéma corporel
Les représentations mentales de nos propres positions, mouvements, vitesses articulaires et de leurs variations, sont réactualisées en particulier par des informations proprioceptives. Ceci est possible grâce à la sensibilité nerveuse propre aux muscles, aux articulations, aux os et aux ligaments.
Ce « sixième sens » nous permet de nous représenter, en statique et au cours de mouvements, la position des segments corporels les uns par rapport aux autres et les angulations articulaires : c’est-à-dire de mettre à jour en permanence la représentation mentale ou idée que l’on se fait de notre posture. Cette représentation mentale est appelée schéma corporel.
La proprioception est à l’origine des qualités de coordination et d’adresse. Ces deux qualités fondent les habiletés motrices.

Proprioception et acquisition des habiletés motrices
Cette sensibilité peut être exercée et même très affutée par l’entraînement. Ce travail peut être organisé en trois phases :
1.On visera d’abord l’acquisition d’un registre de techniques gestuelles simples : de la reproduction de la forme du mouvement vers des ajustements à partir d’informations proprioceptives.
2.Une fois le pratiquant capable de reproduire lentement mais correctement ces techniques gestuelles, des contraintes de vitesse d’exécution puis de puissance pourront être introduites (déplacements, lancers, coups en sports de combat, enchaînement).
3.Enfin, le pratiquant pourra chercher à reproduire ces techniques dans un environnement de plus en plus riche en incertitudes : aux contraintes de vitesse et de force, s’ajouteront des contraintes d’équilibre voire de prise de risques acrobatiques.
Ainsi, le pratiquant devra réaliser des tâches dans des environnements stables puis de plus en plus stimulants et notamment instables.

La proprioception joue donc un rôle prépondérant dans le contrôle de l’équilibre, mais aussi dans l’ajustement de gestes techniques. L’acquisition et plus encore la maîtrise experte de ces techniques gestuelles impliquent de contrôler le mouvement à partir de repères internes.

Le maintien de l’équilibre en position bipodale et l’organisation des réponses motrices à un déséquilibre sont sous tendus par un dispositif complexe faisant intervenir des afférences variées ( au premier plan : neuro-musculaire, labyrinthiques et visuelles) et une régulation centrale automatique.

LE VIELLISSEMENT DE LA PROPRIOCEPTION

Le vieillissement de la proprioception est avant tout celui des nerfs périphériques véhiculant l’information de récepteurs vers les centres intégrateurs.
Les études morphologiques ont montré que les anomalies les plus représentatives de ce vieillissement sont les suivantes :
Irrégularités des distances internodales, dont l’origine serait le résultat conjugué de démyélinisation et remyélinisation segmentaires.
Lésions axonales chroniques intéressant les fibres myélinisées et amyéliniques.
Lésions de démyélinisation segmentaires prédominant sur les fibres de gros calibre.
L’origine de ces lésions de vieillissement reste discutée mais plusieurs arguments plaident en faveur de modifications d’origine vasculaire, en particulier la corrélation entre la diminution des fibres myélinisées de gros calibre et l’importance de la sténose des vasa-vasorum.
Au niveau clinique, ces modifications vont se traduire chez le sujet âgé, en l’absence de neuropathie caractérisée, par une diminution de la sensibilité vibratoire et discriminative tandis que les explorations neurophysiologiques montrent une diminution des vitesses de conduction nerveuse après 60 ans.
Plusieurs protocoles ont été proposés afin de caractériser le vieillissement du contrôle postural, faisant appel suivant les cas à la posturographie statique, dynamique ou à des paradigmes expérimentaux plus sophistiqués.

L’étude stabilométrique explore l’équilibre statique sur une plate-forme de force dans des conditions de recueil et d’entourage normalisé.
Le vieillissement se caractérise par une augmentation des oscillations posturales que l’on peut rapprocher de la perte de la sensibilité discriminative au niveau des pieds sans que cette relation soit exclusive de tout autre paramètre.
L’élément le plus caractéristique est l’importance prise au cours du vieillissement par les afférences visuelles, qui se caractérise par une augmentation du coefficient de Romberg (rapport des oscillations yeux fermés/yeux ouverts). Dans ces conditions, le sujet âgé « s’accroche » à ses afférences visuelles, plus qu’aux autres afférences, proprioceptives ou vestibulaires.

L’équilibre dynamique peut être exploré sur une plate-forme mobile qui permet de soumettre le sujet à un déplacement antéropostérieur ou à une rotation du support et d’enregistrer les stratégies mises en jeu lors du maintient de l’équilibre à partir de données électromyographiques ou cinématiques.

Le contrôle de l’équilibre ne suppose pas seulement celui de la stabilité mais également la capacité d’initialiser le pas lorsque le déséquilibre ne peut être corrigé en appui bipodal. Ces dernières années ont vu se développer des protocoles originaux pour étudier ces capacités posturo-locomotrices.

Les personnes âgées développent lors du vieillissement des afférences proprioceptives participant à la régulation de l’équilibre des stratégies visant à une prise en charge privilégiée à partir d’autres afférences, en particulier visuelles et vestibulaires.

Il s’agit là d’un mécanisme d’adaptation à un vieillissement physiologique qui sera encore plus contributif dans le cas de pathologies neurologiques caractérisées telles que les neuropathies périphériques.

 

       

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