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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Des milliers de personnes rassemblées partout en France contre l’antisémitisme

Plusieurs centaines de personnes prennent sur place de la République à Paris, à une marche contre l’antisémitisme. La manifestation, initiée par le Parti socialiste après l’agression, le 16 février à Paris, contre l’académicien Alain Finkielkraut, voit la participation d’une vingtaine de partis politiques. Plusieurs membres du gouvernements, Edouard Philippe en tête, sont également présents ainsi que les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi soir place de la République à Paris et dans plusieurs régions de France au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Ils étaient plusieurs centaines à Nantes, Bordeaux, Cherbourg, Metz, Niort et le Poitou, Belfort, Bourges, Bayonne, Grenoble et en Isère, en Savoie et en Haute-Savoie, à Pau, à Saint-Etienne, Besançon, Mont-de-Marsan ou encore à Auxerre. Un millier à Nancy, 1.200 à Valence, Tours et Clermond-Ferrand. Près de 2.000 à Strasbourg, plus d’un millier à Nîmes et Lille, et environ 1.500 sur le Vieux-Port à Marseille.

Du côté de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon s’est joint au rassemblement marseillais. Il avait annoncé qu’il participerait à condition que sa sécurité soit assurée.

« L’antisémitisme, c’est un fléau, c’est une attaque contre la République », a notamment commenté François Hollande. « L’antisémitisme, ce n’est pas l’affaire des juifs. C’est l’affaire de tous les Français » a-t-il ajouté. « Un certain nombres d’individus provoquent, insultent l’autorité de l’État, l’État doit répondre. Je suis sûr qu’il le fera, mais il faut le faire maintenant et avec une fermeté extrême », a pour sa part souhaité l’ancien-président Nicolas Sarkozy.

Ian Brossat, le chef de file du PCF pour les Européennes, est venu avec Lassana Bathily, le héros de l’Hyper Cacher parisien. Au total, 20.000 personnes ont participé à cette manifestation selon le PS, à l’initiative de la cérémonie qui s’est ouverte sur une intervention du rabbin Delphine Horvilleur. « Quand l’antisémitisme ressurgit, d’où qu’il vienne et quelque nom qu’il porte, quand grandit la haine de l’autre, sous toutes ses formes, il s’agit d’un test pour la nation, le test de sa dignité et de sa grandeur. Parfois la République donne rendez-vous à ses enfants sur une place et elle nous demande : sauras-tu être à la hauteur ? », a-t-elle lancé à la tribune. Le chanteur Abd al Malik a conclu en chantant la Marseillaise.

Marine Le Pen, accompagnée de trois députés du Rassemblement national, s’est recueillie à Bagneux (Hauts-de-Seine) devant une plaque en hommage à Ilan Halimi, jeune juif tué en 2006 après avoir été séquestré et torturé. La presse n’avait pas été conviée.

Ce même jour, environ 80 tombes du cimetière juif de Quatzenheim (Bas-Rhin), au nord-ouest de Strasbourg, ont été découvertes profanées, selon la préfecture du Bas-Rhin.

Emmanuel Macron, en déplacement mardi après-midi dans le Bas-Rhin où un cimetière juif a été profané dans la nuit de lundi à mardi, n’a pas participé au rassemblement parisien. Il s’est rendu au Mémorial de la Shoah, accompagné des présidents des deux chambres du Parlement, Gérard Larcher et Richard Ferrand, pour se recueillir et déposer une gerbe. « La République est un bloc », a-t-il déclaré.

Le chef de l’État doit prendre la parole plus longuement ce mercredi pendant le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives (Crif). « J’aurai à dire les actes que nous souhaitons prendre », a-t-il précisé. Le président de la République a déjà annoncé qu’il n’était pas favorable à la pénalisation de l’antisionisme, réclamée par un groupe de députés. « Je ne pense pas que pénaliser l’antisionisme soit une solution », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue géorgienne, Salomé Zourabichvili. « Mais je confirme que ceux qui, aujourd’hui dans le discours, veulent la disparition d’Israël sont ceux qui veulent s’attaquer aux Juifs. Je pense néanmoins que lorsqu’on rentre dans le détail, la condamnation pénale de l’antisionisme pose d’autres problèmes », a ajouté Emmanuel Macron.

Dans une déclaration commune lue à l’issue d’une réunion avec le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, les responsables des cultes et d’organisations laïques ont appelé au « sursaut des consciences » face aux actes antisémites qui « meurtrissent la France toute entière ».

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les actes anti-juifs (principalement des menaces) ont augmenté de 74% en 2018 (541 cas) par rapport à l’année précédente (311 cas). Si l’augmentation est spectaculaire, le chiffre des actes antisémites pour 2018 reste inférieur aux années 2015 (808 cas) et 2014 (851 cas). En 2018, le ministère a dénombré 1063 actes anti-chrétiens et 100 actes anti-musulmans.

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