Il est aimé du grand public, mais est moins considéré par les gens de SA profession. Patrick Sébastien, divertit, pourtant, le côté grande gueule du trublion populaire qui ne veut pas être formaté et son humour « tagada pouet pouet » en agacent certains. Alors, on souhaite soumettre le provocateur au silence. Mais c’est mal connaître l’humaniste idéaliste qu’il est. Pendant 30 ans, l’animateur vedette qui a fait tourner les serviettes, a transmis son authenticité et sa joie de vivre. Il n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin. La petite lucarne ne veut plus de lui et l’écarte des plateaux télé ? Qu’à cela ne tienne. La scène elle, continue à lui ouvrir ses bras, et c’est tant mieux. Son « Eh, bonsoir à tous ! » va continuer d’y résonner pour longtemps. « Je suis venu de France 2, j’ai traversé la rue pour trouver un nouveau boulot ». À 65 ans, Patrick Sébastien, entouré de trois musiciens, y donne une autre part de lui. « On dit tellement de conneries sur moi que je voulais vous dire les miennes ». Dans son nouveau spectacle au contenu panaché, le saltimbanque des mots parle vrai, se lâche, sans restriction du CSA, en disant tout haut et sans langue de bois « les yeux dans les yeux » ce qu’il n’aurait jamais pu dire à la télévision, ce qu’il a sur le cœur, au fond de sa mémoire. Il se fait plaisir, appuie là où ça fait mal avec la décontraction qu’on lui connaît, en donnant sa vision de la société d’aujourd’hui, de l’actualité, en évoquant sa proximité avec certains présidents, sa chère maman disparue et en s’amusant à établir des parallèles synchroniques entres certains événements. Le plus souvent drôle, que ce soit en chansons non festives ou en imitations, le digne héritier de Frédéric Dard sait aussi être sérieux, profond, sarcastique émouvant, poignant et bouleversant par ses anecdotes relatées et ses images d’archive partagées. L’homme aux multiples facettes (imitateur, animateur, comédien, écrivain, chanteur) semble être arrivé à la croisée de ses chemins. C’est un Patrick inhabituel, plus poète, plus intime et plus en forme que jamais, qui se présente sur scène. Le clown a tombé le masque. Le petit Patrick Boutot qui rêvait de sa piste aux étoiles, assis sur son banc à Juillac (Corrèze) tient sa revanche. Il est vivant, il est bien et « C’est que de l’amour » !
Patrick Sébastien dans « Avant que j’oublie », accompagné au piano par Pascal Miconnet, à la contrebasse d’Alexandre Garrouste et à la guitare de Laurent Fournier dans une mise en scène signée Jacques Malaterre – Théâtre Déjazet (Paris IIIème) jusqu’au 27 avril à 20h30 – Réservations : 01 48 87 52 55 – www.dejazet.com
More Stories
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après