Le Premier ministre Jean Castex a présenté jeudi le détail du plan de relance, chiffré à 100 milliards d’euros, décidé par le gouvernement. Dans ce budget, les entreprises se taillent la part du lion : 35 milliards d’euros sont mobilisés pour relancer leur compétitivité. 35 milliards d’euros sont mobilisés à destination de ces dernières, dont 20 milliards pour baisser leurs impôts de production.
Le gouvernement prépare depuis plusieurs semaines ce plan, d’un montant total de 100 milliards d’euros. L’objectif est de « retrouver dès 2022 un niveau de richesse nationale équivalent au niveau d’avant la crise » selon les termes du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. L’objectif est de créer 160.000 postes d’ici la fin de l’année prochaine, affirme le Premier ministre Jean Castex.
La lutte contre le chômage est la priorité absolue du plan de relance du gouvernement, comme l’a souligné le Premier ministre Jean Castex dans sa déclaration de politique générale mi-juillet. Ce plan, qui doit se déployer sur deux années, s’inscrit dans la continuité des 460 milliards d’euros mobilisées dans le cadre des dispositifs d’urgence mis en place depuis le début de la crise.
Pour « préparer la France de 2030 », comme dit Jean Castex, le gouvernement préfère donc miser sur un « choc d’offre ». C’est dans cet objectif qu’il baisse fortement les impôts des entreprises. Les impôts de production représentent par exemple un cinquième des 100 milliards d’euros du plan de relance.
Celui-ci réserve aussi 7 milliards d’euros d’aides sur 10 ans pour développer la filière hydrogène et se donne pour priorité d’aider à localiser des activités d’avenir en France. Car pour Matignon, la seule politique qui marche est celle qui crée de l’emploi. Les entreprises auront ainsi droit à une prime pour embaucher un jeune. A noter qu’aujourd’hui, un apprenti ne coûte quasiment plus rien à son employeur.
Le gouvernement escompte 160.000 créations d’emploi en 2021, 240.000 en 2022, avec un objectif très ambitieux : repasser sous les 10% de chômeurs au début 2022.
Parmi les aides aux entreprises, les impôts de production vont notamment baisser de 20 milliards d’euros. Trois milliards seront mobilisés pour renforcer leurs fonds propres.
La transition numérique des TPE et des PME sera aidée à hauteur de 385 millions d’euros. Par ailleurs, Bercy a évoqué des aides à l’export et des simplifications administratives.
« Nous allons investir massivement sur les relocalisations », promet aussi Emmanuel Macron. Dans ce plan de relance, 15 milliards d’euros seront ainsi consacrés à l’innovation et aux relocalisations, « et en particulier un milliard d’euros pour permettre, sur des projets très précis, d’apporter une aide de l’Etat qui aide à relocaliser », a déclaré le chef de l’Etat.
L’écologie
Après avoir annoncé que 20 milliards d’euros seraient consacrés à la transition écologique, le gouvernement a finalement fait monter la barre à 30 milliards, mais une partie se recoupe avec les 40 milliards dédiés à l’industrie. 9 milliards seront affectés à l’accompagnement des entreprises dans leur transition énergétique, notamment via la recherche et l’innovation.
La rénovation énergétique
Près de 7 milliards d’euros sont mobilisés pour la rénovation énergétique des bâtiments : 4 milliards pour les bâtiments publics (écoles, université, etc.) et 2 milliards pour les ménages via la prime Maprimerénov’ qui sera accessible à tous les ménages, sans plafond de revenus, à partir du 1er janvier 2021.
En contrepartie, le ministre de l’Economie a appelé les entreprises du bâtiment et de la construction à faire travailler le moins possible les travailleurs détachés dans les mois à venir et à privilégier l’embauche de jeunes. « De cela, dépend le succès de la relance », a-t-il insisté.
Les transports
Deux autres secteurs de l’écologie seront « prioritaires », selon Bruno Le Maire : les transports et l’énergie. Le transport bénéficiera notamment de 11 milliards d’euros, dont 4,7 milliards affectés à la SNCF afin de redévelopper le fret ferroviaire, en particulier la ligne Perpignan-Rungis, les petites lignes et deux lignes de trains de nuit. La SNCF doit être « mieux gérée, plus performante », demande Jean Castex.
Le reste ira à un plan vélo et aux transports publics.
L’agriculture
Le développement d’une agriculture plus durable et d’une alimentation plus saine bénéficiera d’aides à hauteur de 1,2 milliard d’euros.
« L’adaptation de nos cultures aux changements climatiques » sera notamment soutenue via ce plan de relance, a indiqué le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, au moment où la sécheresse touche une partie des agriculteurs.
La culture
Le plan de relance comprend 2 milliards d’euros pour la culture, gravement touchée par la crise sanitaire. Dans cette enveloppe, 432 millions d’euros seront consacrés au spectacle vivant, dont 220 millions pour le spectacle vivant privé, 200 pour le spectacle vivant subventionné et 12 millions pour « l’emploi et les artistes auteurs », indique le ministère de la Culture. A ceci s’ajoute un programme exceptionnel de 30 millions « pour la commande artistique ».
Le privé
Sur les 220 millions dédiés au privé, 200 seront consacrés à « la filière musicale dans son ensemble » et « bénéficieront » aux « producteurs, auteurs, diffuseurs » et 10 millions iront directement au CNM (Centre national de la musique) pour parachever « sa montée en puissance sur deux ans ».
Enfin, 10 millions d’euros permettront « d’abonder le fonds d’urgence aux théâtres privés et aux compagnies non conventionnées ».
Le public
En ce qui concerne les 200 millions du secteur public, 120 iront aux « opérateurs publics nationaux », tels, par exemple, l’Opéra de Paris ou la Comédie française, 30 millions d’euros iront aux « institutions de spectacle vivant (théâtre, danse, arts de la rue et cirque) en région », 30 millions aideront « les ensembles, les orchestres et les festivals » et un fonds de 20 millions sera déployé « pour encourager la transition écologique des institutions de création en région », détaille le ministère de la Culture.
Le cinéma
Enfin, le Premier ministre Jean Castex a annoncé, vendredi 28 août, lors de l’ouverture du festival du film francophone d’Angoulême, que le soutien à la création cinématographique serait renforcé par l’Etat à hauteur de 165 millions d’euros. « Ces mesures de soutien inédites par leur ampleur et leur ambition auront un effet d’entraînement sur l’ensemble de la filière, des auteurs aux diffuseurs et exploitants de salles », a assuré le Premier ministre.
La solidarité et la santé
Environ 20 milliards d’euros seront dédiés à des mesures de soutien aux plus défavorisés et au pouvoir d’achat. L’augmentation de 100 euros de l’allocation de rentrée scolaire, qui en fait partie, représente environ 500 millions d’euros. Le plan pauvreté et anti-exclusion sera lui doté de 200 millions d’euros supplémentaires.
Cette enveloppe contient également les 6 milliards d’euros « de soutien supplémentaire en investissement » dans le système de santé.
35 milliards d’euros sont dédiés à la cohésion sociale et territoriale, incluant 15 milliards pour l’emploi dont 6,5 milliards pour l’emploi des jeunes. Cette enveloppe comprend notamment une aide à l’embauche des jeunes de moins de 26 ans, allant jusqu’à 4.000 euros, accordés pour un contrat d’au moins trois mois et pour un salaire ne dépassant pas deux Smic.
Un « bouclier anti-chômage » sera également déployé via l’activité partielle de longue durée (6,6 milliards) et un renforcement des moyens alloués à la formation, axé notamment sur les secteurs d’avenir (1 milliard).
Enfin, le gouvernement débloquera 100 millions d’euros dans le cadre d’un dispositif d’aides gouvernementales à l’embauche pour les chômeurs en situation de handicap, « sans limite d’âge », a annoncé le Premier ministre Jean Castex. L’aide sera de 4.000 euros, pour le recrutement d’un travailleur handicapé sur un contrat d’au moins trois mois et pour un salaire ne dépassant pas deux Smic.
Les Outre-mer
Le plan de relance consacrera 1,5 milliards d’euros aux Outre-mer, indique le ministère des Outre-mer. Ils permettront de financer des mesures sociales, la rénovation des réseaux d’eau et des bâtiment publics, la transformation agricole et les infrastructures routières.
« Ce 1,5 milliard, c’est le socle de ce qu’on peut identifier pour les Outre-mer », précise le ministère des Outre-mer, mais les territoires ultramarins pourront également « émarger à l’ensemble des mesures nationales du plan de relance ».
Des « sous-préfets à la relance » dans les territoires
« Sur le terrain, partout en France, le Premier ministre a pris la décision d’installer des sous-préfets à la transformation et à la relance », qui devront « nous remonter tous les blocages administratifs, de procédures, de dispositifs très compliqués », a indiqué la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin sur France 3.
« Nous, on va avoir l’impression depuis Paris d’avoir mis 100 milliards (d’euros) sur la table » avec le plan de relance gouvernemental, « mais certains, peut-être, vont nous dire, ça n’arrive pas chez moi. C’est contre ça qu’il faut qu’on agisse, a expliqué la ministre. Ces sous-préfets à la relance et à la transformation, leur rôle, c’est de nous dire ce qu’on doit débloquer et s’assurer que ça fonctionne. Ils entreront en fonction en même temps que le plan de relance, début 2021. »
« Nous avons sélectionné un certain nombre de secteurs où nous allons investir massivement pour que nous relocalisions ou localisions les activités actuelles ou futures (…) L’objectif est de donner du travail aux entreprises et donc aux Français », a dit M. Castex.
More Stories
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après