L’édition 2024 du Salon de la Photo se déroule à Paris à la Grande Halle de la Villette du jeudi 10 octobre au dimanche 13 octobre. L’événement, qui accueillera 170 marques, attend, comme l’année dernière, jusqu’à 35 000 visiteurs.
Cette année, des marques telles que : Canon, Sony, Sigma, Nikon, Fujifilm, etc., sont présentes au salon de la photographie, où sont présentées les dernières innovations numériques, aussi bien en matière d’appareils photo que d’objectifs.
Marianne Chandernagor, directrice de l’événement, décrypte ce nouveau phénomène. « Il y a quelques années, on se disait que c’était un secteur déclinant, qui allait disparaître avec le numérique et les smartphones. Depuis la reprise post-Covid, la photo est redevenue un univers tendance », constate Marianne Chandernagor, directrice du Salon de la photo.
« Les jeunes sont portés par l’image, se mettent en scène, racontent leur vie et ne sont pas forcément en quête de souvenirs photographiques », complète Marianne Chandernagor. Une enquête** réalisée en amont du Salon de la photo révèle d’ailleurs que l’ensemble des usages évoluent. Si la « quête de souvenirs » chute en effet de 4 % (54 % des photographes la poursuivent néanmoins), on note une augmentation de celles et ceux utilisant la photo pour « témoigner et raconter la réalité (18 %) ; « sublimer en embellir la réalité » (12 %) ; « discuter, interagir, mais en images » (10 %), voire « mettre en valeur mon physique, mon corps » (7 %). Tous ces usages évoluent de 2 % en un an.
Migrer vers les appareils numériques
Pour un usage de la photo très quotidien, le smartphone est évidemment roi. « C’est un outil de mise en scène », analyse la directrice du salon de la photo, « puis les jeunes migrent vers des outils plus techniques, avec une pratique de plus en plus experte ». Eventuellement franchi le cap de l’appareil photo instantané de type Instax de Fujifilm, ou Polaroid (dont les ventes progressent toujours), les jeunes photographes vont « soit s’offrir un appareil photo d’entrée de gamme, soit vers un appareil photo de seconde main, qui permet de commencer la pratique sans se ruiner ».
Du côté des entrées de gammes, on peut en effet s’équiper d’un Reflex Canon EOS 2000D avec objectif 18-55 mm, ou d’un Nikon D5600 (18-55 mm) pour guère plus de 500 euros. Comptez moins de 900 euros pour l’hybride ZV-E10 (16-50 mm) de Sony, ou pour le Lumix G100D de Panasonic (12) 32 mm + 45-150 mm), de plutôt très bons élèves pour la photo, mais aussi la vidéo.
Les plus jeunes photographes (notamment les 20-24 ans), s’intéressent parallèlement de plus en plus aux innovations techniques. L’intelligence artificielle (IA) et ses possibilités créatives passionnent par ailleurs 55 % des personnes interrogées, dont 70 % de 30-34 ans, qui trouvent cela « bien » que les intelligences artificielles puissent les assister dans leur pratique de la photo.
« On voit que les jeunes l’intègrent complètement dans leur façon de pratiquer la photo », s’enthousiasme Marianne Chandernagor, Directrice du Salon de la Photo. Ce regain d’intérêt pour la nouveauté, matérielle ou logicielle, semble une constante depuis 2020. 42 % des 20-24 ans considèrent d’ailleurs comme souhaitable qu’à terme des lunettes connectées remplacent et les appareils photo et les smartphones pour prendre des photos. 41 % pensent même que cela est tout à fait probable.
Sigma un vrai succès en RF
L’année 2024 s’avère prolifique pour Sigma. L’opticien japonais a dévoilé plusieurs objectifs lumineux (et parfois atypiques) en monture E et L, et décline plusieurs de ses objectifs en monture RF.
Sigma est dans un état d’esprit extrêmement positif, car nous avons de très belles sorties de produits depuis le début de l’année, avec le Sigma 24-70 mm f/2,8 DG DN Art de 2e génération et le Sigma 28-45 mm f/1,8 DG DN Art – le 1er zoom full frame à ouverture f/1,8 de l’histoire.
Sans oublier la monture RF qui se débloque tout doucement avec l’arrivée des premiers objectifs RF-S : le Sigma 18-50 mm f/2,8 DC DN Contemporary en juillet et le Sigma 10-18 mm f/2,8 DC DN Contemporary en septembre.
Ces deux objectifs ont rencontré un vrai succès commercial, pas juste un succès d’estime. Tout cela explique que notre état d’esprit est extrêmement positif.
Justement, comment s’est construit le partenariat avec Canon pour la monture RF ?
Nous sommes allés vers Canon. Au fil des discussions et de la maturité de Canon vis-à-vis de leur plan d’ouverture de la monture, la monture RF s’ouvre petit à petit aux fabricants « tiers » d’objectifs.
Nous tenons vraiment à nous adresser à tous ceux qui font à la fois de la photo et de la vidéo, ainsi qu’aux vidéastes sur les tournages mono-opérateurs (pour des toutes petites productions). Nous pensons également à ceux qui voudront le coupler à un système de follow focus.
Fujifilm au Salon de la Photo
Fujifilm nouvel hybride X-M5, succès considérable du X100VI, retour de l’argentique et questions autour de l’IA en photo, le X100VI, dont le succès est allé bien au-delà de ce que l’on avait pu imaginer. Pourtant, nous avions des prévisions déjà très ambitieuses ; mais dès le lendemain de l’annonce, la demande était inimaginable.
D’autre part, déjà avec le X100V il y a eu un aspect viral avec un réseau social chinois [TikTok, NDLR], et la demande s’est accélérée. Le X100VI, c’est un produit iconique, c’est un produit unique. Le X100VI est un tremplin vers les technologies Fujifilm. Il ne fait de l’ombre à aucun produit car c’est un boîtier compact, pas un hybride. C’est le fleuron de la gamme.
Sony A9 III la star du stand
Cette année, le Salon de la Photo a permis à Sony de faire découvrir ses dernières nouveautés, tant en photo qu’en vidéo. La star du stand était bien entendu le A9 III, doté d’un global shutter ainsi que le nouveau 85 mm f/1,4 GM II.
Sony conserve un état d’esprit dynamique et une forte motivation. Le Salon de la Photo est un événement clé pour Sony, où nous échangeons beaucoup avec les utilisateurs, qu’ils soient déjà équipés ou non. C’est une véritable rencontre.
Chaque année apporte son lot d’intérêt et de réussite, car les défis évoluent constamment. Il n’y a pas toujours de grandes annonces, mais différents segments à développer, ce qui fait partie de la vie d’une entreprise. Il n’existe pas de mauvaises années, seulement des années où l’on s’adapte avec les bons défis et la bonne énergie.
Sony a l’habitude de faire des boîtiers pionniers. En 2013, c’était le premier plein format. En 2015, c’est le premier capteur BSI (rétroéclairé). En 2017, c’était le premier capteur empilé avec l’A9. En 2022, l’A7R V c’était la première puce IA. Et là, 2023-2024, c’est l’A9 III avec le premier capteur global shutter.
En 2024, Sony a connu une excellente année sur le segment des photographes professionnels. En effet, sur les JO, toutes les marques sont impliquées dans l’accompagnement et le support technique des équipes, des photographes et des agences, dont certaines venaient du monde entier.
Nikon à l’ouverture du Salon de la Photo
Nikon a un programme de conférences et un stand qui met particulièrement en avant le Z6 III, c’est la star de stand cette année. Ce boîtier était très attendu et c’est le premier salon grand public sur lequel il est en démonstration et en prêt, puisqu’on fait du prêt en même temps cette année.
Le Nikon Z6 III innove avec un capteur semi-empilé qui est une sorte de variation du capteur empilé qu’on a sur un Z8 ou un Z9. Il dispose d’une architecture plus simple que celle d’un capteur empilé, ce qui permet d’avoir un coût de développement moins élevé. Pour autant, les performances se rapprochent de celui d’un capteur empilé, avec un taux de rafraîchissement beaucoup plus important qu’un capteur CMOS classique.
En termes de design, ce n’est pas un gros boîtier mais il a pris un petit peu d’épaisseur parce que c’est aussi un boîtier beaucoup plus résistant ; il fonctionne à -10°C comme la gamme Z8/Z9. Il est aussi conçu pour permettre une dissipation de chaleur interne, ce qui en fait une caméra qui peut fonctionner pendant deux heures en continu.
Certains membres de mon équipe ont commencé à travailler bien en amont pour tout préparer, notamment en collaboration avec l’AFP et L’Équipe, deux médias français très impliqués dans la couverture des JO.
C’est surtout l’AFP en fait. Le partenariat que nous avons avec l’agence ne se limite pas simplement au matériel, mais s’étend également à leur implication dans le développement de nouvelles fonctionnalités et firmwares.
De nombreuses fonctionnalités présentes dans nos boîtiers aujourd’hui ont été suggérées par l’AFP, et nous avons intégré ces retours pour améliorer le matériel, que ce soit par le biais de nouveaux firmwares ou même d’éléments hardware. Ce travail collaboratif est constant et nous permet de développer, avec eux, les boîtiers de demain.
Canon au Salon de la Photo
L’année 2024 est très riche pour Canon avec les hybrides plein format EOS R5 Mark II et EOS R1 qui attirent toute l’attention. cependant, l’arrivée d’objectifs RF « hybrides », pensés pour la photo et la vidéo, mérite également d’être soulignée.
Canon a eu une année très riche, et ce Salon s’inscrit dans cette continuité. Canon été présents à de nombreux événements et festivals : Arles, Visa pour l’Image, Festival de Cannes… Pour Canon, c’est plutôt une très belle année.
Sans oublier l’EOS R5 Mark II, qui est le successeur très attendu de la mythique série 5 de Canon, qui est très doué sur la partie photo et vidéo. D’ailleurs, les commandes sont plus que prometteuses et les critiques sont assez unanimes et très positives pour ce produit lancé à la fin août. Pour l’instant, les chiffres que nous avons sont très, très positifs sur ces deux lancements.
Tous ces événements en France ont également permis d’avoir beaucoup de retours des photographes professionnels sur les boîtiers : c’était vraiment formidable pour Canon d’être en contact avec les pros avant même les lancements des deux boîtiers.
Canon a eu des retours très positifs sur les deux modèles, notamment du côté de l’autofocus, mais également sur la personnalisation de la rafale sur l’EOS R1. De même, le mode de priorité à l’action pour les sports de balle a reçu un excellent accueil. Ce sont des retours très spécifiques, que Canon a peut obtenir grâce à ce type d’événements.
Un vrai avantage chez Canon : globalement, l’ensemble de la gamme fonctionne très bien, puisque nous sommes leaders sur le marché global de la photo, leaders sur les appareils à objectifs interchangeables, et leaders sur le marché des hybrides, alors qu’on y était très peu présent il y a 5 ans. C’est une performance que l’on ne peut pas atteindre avec un seul produit, mais avec beaucoup de produits dans la gamme.
Canon a lancé de nouvelles optiques révolutionnaires, le Canon RF 24-105 mm f2,8 L IS USM Z et le Canon RF 35 mm f/1,4 L VCM, pensées à la fois pour la photo et la vidéo : c’est la convergence des deux mondes, entre photo et vidéo, en faisant aussi le pont avec notre gamme Cinema EOS – puisque nos caméras permettent maintenant d’utiliser les optiques en monture RF.
Dans la partie « hybride » photo et vidéo, mais aussi la gamme offrant un très bon rapport qualité-prix, puisque vendue à un prix plus doux que certaines optiques professionnelles. En parallèle, nous continuons aussi à faire grandir la gamme d’optiques RF-S. Elle fait aussi partie de nos axes de développement.
Il y a encore un marché reflex, pour les utilisateurs qui souhaitent continuer à utiliser un reflex et nous les accompagnons, puisque nous sommes encore présents sur ce marché.
L’an dernier, il s’est vendu moins de 30 000 pièces – à comparer avec les 100 000 hybrides écoulés, toutes marques confondues. Dans tous les cas, la transition du reflex vers l’hybride est largement faite.
Agréable visite au salon de la photo, et préparation pour l’année prochaine.
More Stories
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après