Des échauffourées ont éclaté dimanche sur la place de la République, à Paris, entre des manifestants, pour certains le visage masqué et jetant des projectiles, et les forces de l’ordre. La police était aux prises avec 100 à 200 personnes, venues manifester pour le climat en marge de la Cop 21.
Plusieurs dizaines de manifestants encagoulés et vêtus de noir ont jeté des bouteilles en verre contre les CRS qui avaient bloqué les accès à la place et qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Aucune manifestation n’est autorisée depuis la mise en place de l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre.
Outre ces affrontements, plusieurs milliers de militants écologistes se sont donnés la main dimanche à Paris, à la veille de l’ouverture de la Conférence sur le climat. Des défenseurs de la planète ont en effet contourné l’interdiction de manifester en formant une chaîne humaine entre les places de la République et de la Nation, sur le trottoir du boulevard Voltaire. Cette opération a réuni 4.500 personnes, selon la préfecture de police, et de 9.400 à 11.200, selon l’association Alternatiba.
D’autres étaient venus déposer sur le parvis de la place de la République plusieurs milliers de paires de chaussures censées symboliser les manifestants qui n’ont pu se rassembler. Parmi les chaussures rangées en lignes droites, figuraient une paire déposée au nom du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, qui a également laissé un bref texte manuscrit, et une autre au nom du pape François. Pour ces deux manifestations pacifiques, la police dit ne pas avoir décidé d’intervenir dans la mesure où les manifestants n’ont pas entravé l’espace public, ni provoqué de débordements, avant de se disperser en milieu de journée.
Les policiers ont procédé dimanche à «100 interpellations» à Paris lors de heurts entre forces de l’ordre et manifestants opposés à la conférence sur le climat COP21, a annoncé le préfet de police de la capitale, Michel Cadot. «Ce sont des petits groupes violents qui s’en sont pris aux forces de l’ordre avec des projectiles» comme des «bougies, voire une boule de pétanque», a indiqué le préfet de police, précisant que personne parmi les manifestants ou les policiers n’avait été blessé.
En début d’après-midi, une partie d’entre eux, le visage masqué par un foulard ou une capuche, se sont brièvement engouffrés sur l’avenue de la République, clamant «Etat d’urgence, Etat policier. On nous enlèvera pas le droit de manifester».
Certains ont alors jeté des chaussures ou encore des bouteilles sur les CRS déployés en masse. D’autres ont jeté une barrière sur les policiers qui ont riposté, d’abord à coups de gaz lacrymogène, puis ont chargé les manifestants qui ont ensuite reflué vers la place de la République.
La place, recouverte dans la matinée de milliers de chaussures pour symboliser la marche sur le climat annulée après les attentats, a ensuite été bouclée par les forces de l’ordre, chaque entrée étant soigneusement filtrée pour laisser partir les passants et personnes qui s’étaient plus tôt rassemblées dans le calme pour une chaîne humaine formée à proximité. La circulation automobile a été coupée.
Vers 15 heures, la police a utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes contre les militants cagoulés, tandis que les militants pacifiques quittaient les lieux.
«Cette situation énerve tout le monde. Je suis choqué que l’état d’urgence soit utilisé contre des militants», expliquait, Mathieu, 43 ans, ingénieur dans une ONG, arguant de la nécessité d’une «pression citoyenne pour qu’il y ait un accord qui ne soit pas en-deçà des besoins».
Présent sur la place, Julien Bayou, porte-parole d’EELV, a dit être «là pour surveiller et témoigner s’il y a des provocations», notamment de la police. «Ils sont 80 énervés, cagoulés, habillés en noir. Ils sont chauffés parce que la manifestation est interdite. Si elle avait été autorisée, ils auraient été 40. Ça donne une image catastrophique de ce rassemblement qui est à la base un rassemblement pacifique», a-t-il affirmé à une journaliste.
«C’était une manif pour le climat, ça devient une manif contre la police. Quand tu es violent, personne ne voudra rejoindre ton combat. Ce n’est pas le bon message», regrettait Fanja, une jeune Allemande membre d’une ONG.
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