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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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L’arc de triomphe sera recouvert de tissu bleu

Du 18 septembre au 3 octobre, le monument des Champs-Elysées sera recouvert de tissu bleu. Il s’agit d’une installation posthume de l’artiste Christo qui avait emballé le Pont-Neuf en 1985.

Du 18 septembre au 3 octobre, le rêve de jeunesse de l’artiste plasticien bulgare, décédé en mai 2020, et de son épouse, Jeanne-Claude, sera réalisé: ce haut lieu des commémorations françaises, haut de 50 mètres, sera intégralement recouvert de 25.000 m² de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté, ondoyant au gré des éléments, maintenu par 3.000 mètres de corde rouge.

Deux grues rouges déployées jusqu’au sommet, les groupes sculptés protégés sous des treillages, des dizaines de techniciens affairés… L’empaquetage de l’arc de triomphe en haut de l’avenue parisienne des Champs-Elysées, œuvre posthume de Christo, prend forme.

En 1985, Christo avait déjà empaqueté ainsi le Pont-Neuf, l’un des ponts parisiens enjambant la Seine.

Démarrés fin juin, les préparatifs se poursuivent à un rythme soutenu sous la houlette de Vladimir Javacheff, neveu de Christo, conformément aux vœux très précis de son oncle, avec le soutien enthousiaste du Centre des monuments nationaux.

«Ce sera comme un objet vivant», disait Christo

«Ce sera comme un objet vivant qui va s’animer dans le vent et refléter la lumière. Les plis vont bouger, la surface du monument devenir sensuelle», expliquait Christo, en présentant son ultime projet, deux ans avant sa mort.

Dès 1962, Christo et Jeanne-Claude avaient signé un photomontage avec l’arc de triomphe empaqueté, une idée qu’ils ont eue en regardant le monument depuis leur premier appartement parisien, avenue Foch.

Pour le moment, le «paquet-cadeau» n’est pas visible. La toile sera déployée dans les tout premiers jours de septembre. Les trois équipes qui se relaient 24 h sur 24, dont des membres des Charpentiers de Paris, s’emploient à installer les points de fixation de la toile, sans aucune atteinte au monument, grâce à des patins de bois.

D’un coût de 14 millions d’euros, le projet est entièrement autofinancé grâce à la vente d’œuvres originales de Christo, dessins préparatoires, souvenirs, maquettes et lithographies.

«Vous voyez le câble qui est en train d’être installé: il tire la toile vers l’arrière et les cordes sur le dessus pour la retenir comme une ceinture, confie le neveu de l’artiste. C’était le souhait de Christo que nous terminions le projet.»

«Quand ça sera terminé, vous penserez juste que nous avons déposé un tissu sur le sommet et mis quelques cordes, et que l’ensemble a été attaché comme un cadeau de Noël!» explique Vladimir Javacheff. «Christo et Jeanne-Claude diraient que nous avons de l’amour et de la tendresse pour l’enfance, car elle ne dure pas. Quand on sait qu’une chose n’est là que pour une très courte période, on la traite d’une manière différente», ajoute-t-il.

Un moment hors du temps, l’hommage posthume de l’artiste Christo pendant 15 jours

Pour Bruno Cordeau, administrateur de l’arc de triomphe, «accompagner la mise en place d’une œuvre comme ça, dans les circonstances qui sont celles d’aujourd’hui, c’est magique!». «L’empaquetage du Pont-Neuf a été un moment hors du temps. C’est ce qu’on s’apprête à vivre une nouvelle fois ici. Nous veillons à ce que l’arc de triomphe soit protégé comme il faut, d’autant que le monument reste ouvert au public», ajoute-t-il.

L’arc de triomphe, dont le chantier a été lancé par Napoléon Ier en 1806, est consacré depuis 1836 à perpétuer le souvenir des victoires de la Grande Armée napoléonienne et conserve depuis 1921 la dépouille du Soldat inconnu tué lors de la Première Guerre mondiale.

«L’arc de triomphe n’est pas un monument comme les autres. C’est celui de la concorde nationale. C’est aussi un lieu de culture. L’œuvre de Christo a l’élégance et l’humilité d’être éphémère. Au bout de quinze jours, elle disparaîtra», souligne l’administrateur de l’arc qui a associé au projet le Comité de la Flamme et les anciens combattants.

Au-delà des conséquences de la pandémie, le projet a été retardé aussi par la nidification printanière des faucons crécerelles, pensionnaires de l’arc de longue date.

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