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25 octobre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Bilal Hassani en concert sur le podium après la Marche des Fiertés 2019

(C) 2019 Gabriel MIHAI

La 41ème Marche des Fiertés parisienne dont le slogan était « Filiation, PMA: marre des lois à minima » a eu lieu samedi 29 juin entre la Gare Montparnasse et la place de la République où la grande scène a accueilli Bilal Hassani.

Cette année, « La Marche des Fiertés est illustrée par une affiche inspirée « d’Alice au pays des merveilles » de Lewis Caroll mais avec une balance (de la justice) déséquilibrée (d’un côté, le code civil qui écrase le lapin contre de l’autre, les doudous des enfants de familles LGBT). Par ailleurs, l’année 2019 marque le 50ème anniversaire des émeutes de Stonewall, série de manifestations violentes survenues dans la nuit du 28 au 29 juin 1969 contre un raid de la police qui avait eu lieu dans le bar Stonewall Inn de New York. Elles sont considérées comme le tournant qui a permis l’éclosion du militantisme LGBT aux États-Unis et partout dans le monde.

Après des résultats attendus depuis plusieurs années (2013), un projet de loi  concernant la bioéthique et l’ouverture de la PMA doit être présenté à l’Assemblée Nationale fin juillet et commencer fin septembre, pourtant cela est insuffisant car dans les textes, la PMA est réservée aux femmes et rien n’est prévu pour   les personnes intersexes, trans ou non binaire alors que des commissions pluridisciplinaires de centres de PMA pourraient examiner les situations au cas par cas.  Par ailleurs, concernant l’ouverture de la reconnaissance,  aucune solution n’est offerte pour tous les enfants déjà nés dont les parents ne souhaitent pas se marier ou se sont séparés. Tous les enfants doivent naître de procréation avec un tiers connu, de PMA faite à l’étranger, de Gestation Pour Autrui à attendre des mois, voire des années dans l’insécurité en attendant qu’un tribunal accorde l’adoption de l’enfant du conjoint à leur parent social, à condition qu’il soit marié; le refus de faire rentrer dans le droit commun les familles LGBT pèse sur les enfants.

Après les discours des officiels, des représentants des associations parmi lesquels celui de Clémence Zamora et de la marraine de l’édition, Marianne James, le cortège s’est mis en route pour 5,5km avec en première ligne la Maire de Paris, son adjointe en charge de l’égalité femmes-hommes, de la lutte contre les discriminations et des droits humains, Hélène Bidard, la marraine Marianne James et les représentants des associations. Jack Lang était présent avant le départ et des politiques dont Benjamin Griveaux, Cédric Villani, Marlène Schiappa et Frédéric Potier ont participé à la Marche. Les Femen étaient en tête de la manifestation. A 16h30, la marche des fiertés a observé 3 minutes de  silence afin de rendre hommage aux victimes du Sida et avoir une pensée pour leurs proches.

La marche partie de Montparnasse a rassemblé quelques 500 000 personnes dans la joie et la bonne humeur, vers 17h elle est arrivée place de la République où se tenait le grand concert avec un programme composé de la Chorale du Rosa, Wakanda, Barbieturix X Gang Bambi, Léonie Pernet, Sönge, SSION, Yolande Do Brasil, Louisahhh et surtout Bilal Hassani en live à partir de 21h10.

D’origine marocaine, Bilal Hassani est né en 1999. Alors qu’il n’a que 5 ans, il commence à prendre des cours de chant pour réaliser son rêve de devenir chanteur. En 2015, il participe à la deuxième saison de The Voice Kids en interprétant lors des auditions à l’aveugle » Rise Like a Phoenix » de Conchita Wurst, une chanteuse drag autrichienne qui a gagné le concours de l’Eurovision en 2014 mais est éliminé à l’épreuve des battles. En 2016, il sort son premier single « Wanna Be » puis 2 autres l’année suivante, »Follow Me » et « House Down ». La même année, il ouvre sa chaîne You Tube dans laquelle il raconte sa vie. En juillet 2018, il publie une vidéo « Storytime » dans laquelle  il raconte qu’il a été renvoyé de son internat en raison de son homosexualité, ce qui lui attire des sympathies mais aussi des insultes et même des menaces de mort. Malgré cela, il sort ses vidéos de reprises, est validé par Janet Jackson, puis de sort son premier album « Kingdom ».

Alors qu’il regardait depuis 2009  le concours de l’Eurovision chaque année, il est choisi par la France pour en être le représentant à Tel-Aviv avec le titre « Roi », un hymne à l’acceptation de soi. Dès l’annonce de sa qualification, les avis ont été très variés, notamment sur son look ses perruques et son maquillage sans oublier les attaques homophobes et les cyberattaques nationales sur le chanteur de 19 ans pris pour cible par des personnalités publiques qui n’hésitent pas à le caricaturer. Malheureusement, il termine à la 16ème place après le représentant des Pays-Bas et son déclassement de la 14ème à la 16ème place suite à une erreur de calcul. Un mois après, le 18 juin, Bilal est élu par les votes du public personnalité LGBT 2019, succédant au comédien transgenre Jonas Ben Hamed,  lors de la cérémonie des Out d’Or où il délivre un message de tolérance et d’amour vis à vis des minorités dont ses danseuses (une atteinte de surdité et l’autre d’obésité) en sont des représentantes mais aussi en rappelant que l’homophobie fait de nombreuses victimes chaque année en France et dans le monde: « des gens meurent. C’est grave. Il faut que ça change, il faut que ça bouge », a-t-il conclu.

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