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19 mars 2024

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Festival de Cannes 2023: “Les Herbes sèches”, Nuri Bilge Ceylan toujours à l’attention de la condition humaine

Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, revient avec un film avec un trio singulier dans un collège d’Anatolie orientale, reflétant le caractère d'un enseignant manipulateur inspire le malaise.

Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, revient avec un film avec un trio singulier dans un collège d’Anatolie orientale, reflétant le caractère d’un enseignant manipulateur inspire le malaise.

Nuri Bilge Ceylan, né en 1959, où il a l’habitude de Cannes, en 2014 où il obtint la Palme d’or avec Winter Sleep, le réalisateur revient pour la sixième fois en compétition, et cette année revient avec « Les Herbes sèches ».

Les Herbes sèches, est le neuvième long-métrage, qui suit le quotidien d’un enseignant passablement antipathique – manipulateur, comme souvent dans les films du réalisateur, qu’il déroute par son côté bavard et son discours prétentieux sur l’utopie, l’engagement politique, le bien, le mal, et on en passe.

Trois professeurs dans un collège en milieu rural, deux hommes et une jeune femme, rongent leur frein dans le froid. Le héros ne fait qu’attendre son hypothétique mutation à Istanbul et l’autre a manqué de peu une promotion – il espérait devenir le principal de l’établissement. La troisième fait son apparition plus tardivement. À la fois ardente et brisée, elle revient d’un enfer, et se convertit peu à peu à la résignation, réinstallée chez ses parents.

Samet (Deniz Celiloglu) enseigne le dessin dans une petite école et désespère d’obtenir sa mutation pour rejoindre Istanbul. Il cohabite avec son collègue Kenan (Musab Ekici), éternel célibataire qui aimerait trouver l’amour. Les distractions sont rares, dans cette région déserte aux mœurs rigoristes qui ne connaît que deux saisons, avec un passage brutal de l’hiver à l’été .

Il pousse ses élèves à se rebeller, à aimer, à être eux-mêmes. « Quitte à garder des moutons, autant que ce soit en plein air ! », dit l’enseignant qui se voit comme berger des âmes. Samet et Kenan, son collègue et colocataire, se retrouvent accusés d’harcèlement par la meilleure élève, celle à qui Samet prête beaucoup d’attention. On découvre que Samet a un côté sombre, manipulateur.

Le cinéaste nous emmène dans un trio amoureux équivoque. Samet et Kenan, en quête d’amour, font la connaissance de Nuray, militante de gauche qui a perdu sa jambe droite dans un attentat-suicide. Le meilleur chez les autres déclenche le pire chez Samet. L’histoire naissante entre Nuray et Kenan fait ressortir le monstre en lui. Il veut salir, enlaidir le beau chez les autres.

Un diner entre Samet et Nuray est un échange sans fin sur le bien et le mal, l’engagement et l’indifférence. Le dialogue dure très longtemps. Face-à-face entre les deux univers laisse peu de place à la neutralité, forcément complice l’un de l’autre. Et d’un coup, d’un seul, on retrouve Nuri Bilge Ceylan qui filme la nature comme personne.

Les herbes sèches, un film sur l’engagement, l’indifférence et l’utopie. Nuri Bilge Ceylan, reste un réalisateur inspiré.
Fiche

Titre : Les herbes sèches
Réalisateur : Nuri Bilge Ceylan
Durée : 3h17
Distribution : Deniz Celiloğlu, Merve Dizdar, Musab Ekici
Synopsis : Samet est un jeune enseignant dans un village reculé d’Anatolie. Alors qu’il attend depuis plusieurs années sa mutation à Istanbul, une série d’événements lui fait perdre tout espoir. Jusqu’au jour où il rencontre Nuray, jeune professeure comme lui.

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