La Strada.
On a tous vus le merveilleux film de Federico Fellini, avec ses trois personnages principaux, Zampano, l’Hercule de foire brutal, le Fou, saltimbanque-funambule et … Gelsomina, la candide fillette vendue par sa mère à Zampano pour aller faire l’artiste.
C’est cette Gelsomina que Nina Karacosta interprète de façon poignante sur un magnifique texte de Pierrette Dupoyet, adapté du film avec l’approbation de Giuletta Masina et du Maestro lui-même !
NIna, talentueuse comédienne et poétesse grecque, nous fait entrer dans l’histoire dès ses premiers mots prononcés avec un léger accent charmant. Avec une présence intense sur scène, elle va être Gelsomina, sa mère, puis Zampano, puis le Fou, passant d’un personnage à l’autre avec maestria, dans une belle fluidité.
Des portraits incarnés avec une grande sensibilité, non dénués de traits d’humour.
Gelsomina, c’est une femme-enfant, un peu nigaude.
Simple d’esprit ?
Ses réflexions, naïves en apparence, sont particulièrement profondes … Comment on fait pour devenir une femme ? … Vous croyez que les morts nous regardent, que les esprits cherchent à nous parler ? … On devrait toujours se renseigner d’où viennent les choses et comment elles ont commencé à exister … Le silence, c’est propre, alors que les mots, on vous les vole, on les déguise …
Zampano, fruste, bestial, sans cesse la rabroue. Jamais de paroles douces … des grognements, des reproches …
Et elle rencontre Le Fou !
Le funambule qui mange des spaghettis perché sur son fil, la tête dans les nuages !
Beaucoup plus gentil que Zampano, Il Matto ! Affectueux, amical.
Il va lui apprendre à jouer de la trompette, la regarder comme quelque chose de vivant, et là, elle va commencer à vivre.
Il Matto, lui, va mourir, de la main de Zampano, jaloux. … Le colosse au coeur de pierre serait-il capable d’amour ?
Interrogations troublantes sur l’amour, son étrangeté, ses chemins incertains et insolites, énigmatiques et mystérieux. “C’est le mystère, le grand mystère qui nous submerge tous”, dit Gelsomina ajoutant ces mots déchirants à l’encontre de Zampano : “Peut-être que tu m’aimes pour toujours” …
La belle époque du néoréalisme italien !
Un décor minimaliste, trois panneaux peints, un vieux vélo, à défaut de la motocyclette du film, et nous voilà transportés sur la Strada, les routes italiennes de la Toscane des années 50.
La Strada.
Gelsomina
De Pierrette Dupoyet, d’après La Strada de Federico Fellini
Mise en scène : Driss Touati
Avec : Nina Karacosta
Jusqu’au 5 mai 2024, tous les dimanches à 19h
À la Folie Théâtre
6 rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris
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