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27 juillet 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Journées du Patrimoine: La Maison Chloé et son ADN

Chloé est une maison de couture française fondée en 1952 par Gabriela Aghion, une Parisienne d’origine égyptienne; elle a choisi de donner à sa maison le prénom d’une amie, Chloé Huisman, styliste aux Galeries Lafayette ensuite connue sous le nom de Chloé de Bruneton pour son côté chaud, féminin et en accord avec l’esprit jeune et audacieux.

Un vent de liberté souffle sur la mode après la guerre, avec l’arrivée de Gaby à Paris en opposition à la froideur et la raideur de la mode des années 1950, années où Dior et Balenciaga sont en vogue. Elle décide alors  de créer une ligne de vêtements de grande qualité qu’elle appelle « prêt-à-porter de luxe ».

Sa création de vêtements disponibles immédiatement, déjà coupés et confectionnés, le besoin de retouche mineur, les matières d’excellente qualité, les coupes étudiées et le tombé des tissus soigné, sont sa signature. Le marché du prêt-à-porter tel que nous le connaissons aujourd’hui était à ses prémices.

Associée à Jacques Lenoir depuis 1953 et amie des artistes de la rive gauche, elle organise son premier défilé en 1956 autour d’un petit déjeuner au Café de Flore à Paris, soutenue par la fondatrice de ELLE, Hélène Lazareff.
Les autres couturiers ont rapidement rejoint le mouvement sur la rive gauche, comme Yves Saint Laurent ou Givenchy avec leurs collection de 1956. À partir de 1957, Gérard Pipart est engagé comme styliste, il y restera six ans avant de partir chez Nina Ricci.

La collection suivante qui énumère des villes de France, est présentée à La Closerie des Lilas et chez Lipp, en déclinant l’alphabet pour les noms de ses modèles, principe qui sera adopté pour les collections suivantes en respectant l’ordre alphabétique.

Après le départ de Gérard Pipart , la maison commence à s’associer à de jeunes talents qui deviendront célèbres au fil du temps : Christiane Bailly, puis Michèle Rosier, Maxime de la Falaise, Graziella Fontana, Tan Giudicelli, Carlos Rodriguez et Karl Lagerfeld cohabitent ou se succèdent à la création dans les années 60, décennie caractérisée par des robes très courtes et droites ou au contraire longues et fluides.

Le style Chloé se définit alors par une féminité tendre marquée par des robes au col cape dévoilant un dos nu, des dentelles incrustées et du crêpe de soie superposé.

Karl Lagerfeld, épris de liberté, décide de demeurer en freelance, ce qui lui permet d’exercer un peu partout à travers le Monde : l’Italie et l’Angleterre deviennent ainsi des terres d’accueil pour lui, et il intègre coup sur coup les maisons Chloé en 1963, pour les collections prêt-à-porter et accessoires et Fendi en 1964, pour la collection fourrure.

C’est lui qui esquisse le vestiaire signature de la maison. Les longues jupes, les blouses à col montant, la dentelle romantique : le style Chloé est né. Avec lui, la maison prend de l’ampleur et attire les personnalités de l’époque : Brigitte Bardot, Jackie Kennedy, Maria Callas et Grace Kelly, est adepte des créations bohèmes de la marque.

Au milieu des années 1980, la marque est en perte de vitesse, les ventes ne sont plus au rendez-vous, c’est en 1983 que la carrière de Karl prend un tournant décisif : il se voit proposer la direction artistique de Chanel, dont il prend les rênes des collections Haute Couture, prêt-à-porter et accessoires.

Karl Lagerfeld impose ensuite une silhouette affûtée et adopte un humour glamour dans ses collections thématiques : la musique (été 1983) ou encore les mécaniciens et plombiers (hiver de la même année). Sa collaboration avec Chloé s’interrompt été 1984.

Malgré cela, la société est acquise en 1985 par le groupe de luxe Dunhill Holdings, devenu le groupe Richemont par la suite et Lagerfeld, après une vingtaine d’années de collaboration, part chez Chanel. Gaby Aghion et Jacques Lenoir prennent leur retraite à la suite de la cession de la société.

Deux ans plus tard en 1987 la Maison Chloé et son actionnaire Richemont , attribuent le poste de directrice artistique à Martine Sitbon, connue pour son empreinte féminine et douce sur la mode, pendant 5 ans.

Karl Lagerfeld fait son retour à la maison de 1992 à 1997, pendant 5 ans fait des robes évanescentes de tulle ivoire peint à la main où il fait défiler Linda Evangelista, Christy Turlington, Kate Moss et Naomi Campbell.
Celui qui se définit comme une « dilettante professionnelle » use de son talent dans tous les domaines en vogue, il sera pendant de nombreuses années le masculin le plus vendu et peu à peu devient une figure incontournable non seulement du milieu de la mode, mais tout simplement de notre quotidien.

Après le départ de Karl Lagerfeld, la place est attribué à Stella McCartney qui reprend les rênes de la maison, lui apportant une bouffée d’air vintage, rock et sexy, une nouvelle orientation, féminine, romantique et impertinente.

Stella McCartney est choisie pour reprendre les rênes à l’âge de 25 ans et à peine sortie de la Central Saint Martins School of London, elle injecte un second souffle à la griffe créée près de 50 ans plus tôt sans jamais renier son héritage à l’ADN romantico-bohème de la maison Chloé.
En 1999, Ralph Toledano prend la direction de l’entreprise, il y restera onze ans.

A son départ en 2001, son amie et assistante Phoebe Philo la remplace jusqu’en 2006, apposant sa patte à la fois sensuelle et rigoureuse à la griffe. Avec elle, le terme « it-bag » prend tout son sens. Elle prend la décision d’incorporer des accessoires sur le podium dont le sac Paddington, rapidement devenu best-seller.

Phoebe Philo à son tour quitte Chloé : période de flottement pour la marque. Les deux collections suivantes reçoivent peu d’échos. En 2006 enfin, le Suédois Paulo Melim Andersson, anciennement chez Marni et Margiela, amène un style décalé et moderne : le chiffre d’affaires remonte. En septembre 2007, Chloé est la première marque de luxe à développer une version spécifique de son site internet pour l’iPhone d’Apple. L’année suivante, la marque investit pour la retransmission sur internet le soir même de ses défilés parisiens. Paulo Melim Andresson occupe un temps le poste de directeur artistique.

En 2008, Hannah McGibbon, sa remplaçante, revendique un héritage 70’s habillé de grandes capes, de tons « nude » et de tailles hautes. Après trois ans au service de la marque Chloé, Hannah MacGibbon, en manque d’inspiration selon la presse, quitte la direction artistique de Chloé l’année suivante pour se consacrer à de nouveaux projets.

Ralph Toledano, quitte la direction de la maison en 2010 il est remplacé par Geoffroy de La Bourdonnaye.

2011 apporte une touche masculine à la féminité identitaire de la griffe. Les créations sont fluides et sensuelles, twistées par des codes boyish qui donnent à la femme romantique Chloé un tempérament de feu, grace à Clare Waight Keller, d’origine anglaise une ex stylistée chez Gucci avec Tom Ford, et chez Ralph Lauren, Calvin Klein, ainsi que Pringle of Scotland, qui devient la nouvelle directrice artistique de la marque.

Clare Waight Keller choisit de partir en 2017, est remplacée par Natacha Ramsay-Levi, en tant que Directrice de la Création du prêt-à-porter, de la maroquinerie et des accessoires de Chloé.

Natacha adopte l’esprit de la maison fondée par Gaby Aghion dans l’idée d’offrir aux femmes la liberté d’être elles-mêmes, elle a suivi des études au Studio Berçot avant de rejoindre l’équipe du directeur artistique Nicolas Ghesquière chez Balenciaga en 2002. Elle a collaboré avec Nicolas chez Balenciaga pendant onze ans, où elle a été son bras droit et finalement, la directrice créative de la Maison. En 2013, elle a suivi Nicolas chez Louis Vuitton, où elle a pris les fonctions de directrice créative du prêt-à-porter féminin.

 

 

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