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27 juillet 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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La ville de Paris contre le fléau du crack

La ville de Paris a pris de nouvelles mesures contre la propagation du crack dans le Nord-Est de la capitale, dans les environs de la « Colline, repaire de « crackeurs » en bord de périphérique au niveau de porte de la Chapelle, en adoptant un protocole de mise en oeuvre du Plan de mobilisation coordonnée sur la problématique du crack à Paris de 2019 à 2021.

Le comité de pilotage, présidé par Michel Cadot, préfet de Paris et d’Ile de France a adopté à l’unanimité de ses cosignataires (Préfecture de Paris et d’Ile de France, Préfecture de police, la ville de Paris,  l’Agence régionale de santé (ARS) Ile-de -France et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA)), le plan qui vise à mieux coordonner et mutualiser l’action menée par l’ensemble des acteurs en matière de lutte contre le crack. Les associations et les maires des arrondissements concernés ont également approuvé le protocole.

Le crack , dérivé fumable de la cocaine, et son addiction impacte ses utilisateurs en matière sociale, de sécurité et de santé publique. Ce fléau envenime le Nord-Est de Paris depuis plus de 30 ans. Le plan signé lundi 27 mai, propose une meilleure régulation de l’espace public et une politique de réduction des risques et des dommages en faveur des usagers de crack et des poly-consommateurs en errance, d’autant qu’il n’existe à ce jour aucun traitement de substitution pour enrayer la dépendance à cette substance.

En cohérence avec le plan national contre les addictions (2018-2021) ainsi qu’avec la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, le plan a 4 objectifs déclinés en 33 actions:
1 Accompagner les usagers pour réduire les risques et favoriser les parcours de soin, accueil de jour pour les toxicomanes.
2 Renforcer les capacités d’hébergement (60 places de mise à l’abri à l’hôtel et pérennisation de 80 places d’hébergement) et d’espaces de repos pour espacer les prises de crack.
3 Intervenir dans l’espace public à destination des usagers et des habitants (création d’un groupe d’enquêteurs spécialisés sur les stupéfiants entre commissariats de quartier et police judiciaire, renforcement des maraudes médico-sociales de réduction des risques dans la rue ou les rames de métro (à Paris, on compte 35 stations impactées par la présence de toxicomanes) avec des passages 7 jours sur 7, création d’ équipes de médiation pour le dialogue avec les riverains.                            .
4 Améliorer la connaissance des publics concernés.

Pour ce faire, plus de 3M d’euros  sont mobilisés en 2019 pour renforcer de manière urgente le maintien de l’ordre public en réponses aux questions des riverains et garantir la santé publique en essayant de sortir les consommateurs de crack de l’addiction grâce à un accompagnement médical et social sur mesure, lutter contre la consommation et le trafic de crack et améliorer la prise en compte des besoins de l’ensemble des personnes concernées par ce problème particulièrement  dans le Nord-Est parisien. Des financements comparables seront adaptés à l’évolution des besoins pour les années 2020 et 2021.

Parmi les 33 actions concrètes, se trouvent:

Le financement de 1, 3 M€ par l’ARS Ile-de-France de l’accompagnement et de la prise en
charge médico-sociale, des usagers de drogues en errance ;
Le financement par l’Etat, pour un montant de 1,2M€ annuels, de 80 nouvelles places
d’hébergement pérennes pour les usagers de crack, qui s’ajouteront aux 72 places
existantes, portant à 152 le nombre de places d’hébergement pour ce public ;
Le renforcement du dispositif Assore géré par l’association Aurore, qui permettra d’ouvrir 60
places de mise à l’abri à l’hôtel avant que les places d’hébergement pérennes s’y
substituent ;
Un effort d’1M€ de la Ville de Paris pour assurer le renfort des maraudes, le renouvellement
des véhicules de maraude, l’accompagnement sociale des usagers et l’hébergement et une
nouvelle maraude spécialisée «riverains, usages de de drogues et médiation sociale ;
La création en octobre 2018 d’un groupe d’enquêteurs sur les stupéfiants situé à un niveau
intermédiaire entre commissariat de quartier et police judiciaire ;
La réalisation sur l’espace public de travaux d’aménagement urbain pour répondre aux
besoins de sécurisation par la ville de Paris ;
L’extension des maraudes coordonnées à de nouvelles lignes et stations de métro dont
l’objectif est, en coopération avec la RATP, de rediriger les consommateurs de crack vers les
dispositifs médico-sociaux de surface ;
Les modalités d’hébergement ont été repensées par l’ARS et l’Etat pour adosser à la mise à
l’abri un accompagnement social, médical et psychologique des consommateurs. Ce
dispositif nouveau qui prévoit hébergement et prise en charge médico-sociale, s’est révélé
concluant et va aboutir à la création de 68 places en Unités d’hébergement spécialisées.

Vendu sous forme de « galette » ou »caillou », le crack est un dérivé de la cocaine sous forme de cristaux que l’on peut fumer à l’aide d’une pipe en pyrex . Consommée de cette façon, la drogue atteint très rapidement le cerveau, ce qui provoque une euphorie plus grande que lorsque cette drogue est prisée (aspirée par le nez), il en est de même si elle est injectée.  L’euphorie engendrée par le crack dure de cinq à dix minutes environ. Plus on  en consomme, plus on a envie d’en consommer et plus il est difficile de s’en passer, une forte dépendance est très rapide.

La consommation de crack peut provoquer un AVC, une crise cardiaque ou une crise convulsive, même chez les personnes en bonne santé, il peut rendre paranoïaque, coléreux et agressif et il arrive même qu’il provoque des hallucinations ou des idées délirantes mais il est possible d’en arrêter sa consommation.

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